La gestalt-thérapie

Gestalt, Thérapie du mouvement, thérapie du contact, art de vivre, philosophie existentialiste de la liberté et la responsabilité, un stimulus à l’agir. Thérapie qu’on pourrait qualifier d’holistique, grand nom qui signifie qu’elle se préoccupe de l’individu dans son ensemble : émotion, corps, mental, spirituel. La gestalt est profondément humaniste.

Qu’est le courant humaniste ?

La philosophie humaniste défend l’idée que l’être humain grandit naturellement vers un état de bien-être personnel et collectif s’il a suffisamment de besoins satisfaits parce qu’il a des relations suffisamment sécurisantes, épanouissantes et respectueuses de son identité.

En bref, et si les mots en italique ci-dessous sont des termes propres à la gestalt, la gestalt vise à faciliter chez la personne sa conscience claire du processus par lequel elle prend contact avec le monde, processus fonctionnel, menant au bien-être ou dysfonctionnel, l’empêchant.

Gestalt, en allemand, signifie « forme ». Elle vise à la responsabilisation sur la manière dont la personne « met en forme » ce qu’il est face à une situation, ici et maintenant, de manière à ce qu’il puisse s’y ajuster créativement et recouvrir sa liberté fondamentale d’être humain.

• Conscientiser avec le client le processus, le comment, et non le pourquoi, de ses dysfonctionnements et de ses réussites. On ne cherchera pas à comprendre les raisons mais on détectera où se situe la rupture dans le cycle du contact avec le besoin actuel.
• Parler de responsabilité, n’est pas à confondre, comme les gens le font bien souvent, avec la « culpabilité ». « Respons-hability » signifie « habilité à répondre » : Répondre de qui je suis, de ce que je fais, de ce que je dis, même si je n’en suis pas conscient.
• L’ajustement créateur, superbes mots de gestalt, qui se décrirait comme « Étant donné l’environnement tel qu’il est, ce que je suis et qui est l’autre là maintenant, quelle est l’action la plus juste que j’ai à créer ? ». Ici maintenant !
• La liberté ne signifie pas, comme on l’entend souvent, « faire ce qu’on veut ». Est libre celui qui se libère de ses modelages inconscients par ses croyances et ses schémas répétitifs. Et, il devient, par là même, davantage lui-même et restaure ses propres choix (voir liberté-wikipédia sur internet).

« L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. » Jean-Jacques Rousseau
« La véritable liberté consiste à accepter ses déterminations. » Hegel

Là où il y a mouvement, il y a vie et évolution. Dans le but de remettre du mouvement là où c’est figé, nous analyserons et expérimenterons, avec le client, le processus – et non le pourquoi – de ses dysfonctionnements. La prise de conscience est notre principale alliée. Je serai le témoin actif, attentif et bienveillant de l’endroit où il dysfonctionne dans le cycle du contact avec moi ou avec l’environnement.

Un thérapeute gestalt n’a pas de rôle. Il est dans la relation. C’est un éveilleur, qui stimule la personne à retrouver sa place d’acteur de sa vie, ou mieux encore, sa place « d’auteur de lui-même », son « autorité » intérieure. Dans le mot « autorité », on retrouve la racine « autor » c’est-à-dire auteur. C’est un promoteur de l’action – mais une action perçue comme juste – car toute chose dans le monde existe pour être agie après avoir été ressentie puis pensée.

La vie est comme un jeu de cartes ? Comme thérapeute, je n’envisage ni de changer quelqu’un, ni de lui retirer quelque chose. Un peu comme si la personne venait avec, en main, un jeu de quelques cartes à jouer, une dizaine par exemple sur les 56 possibles, soit les 52 cartes + les 4 jokers ! Plus on a de cartes en main pour jouer sur l’échiquier du monde, plus on a de chances de pouvoir librement s’ajuster créativement. N’avoir que des as ou des deux ne sert pas le bonheur. C’est ce qui arrive quand quelque soit la situation, on se fâche (n’avoir que des 10 par exemple) ou on se culpabilise (les 3) ou on se croit supérieur (les rois)… Plus on connaît de cartes, mieux on peut les choisir pour la mettre sur la table… Mon métier donc est d’ajouter des cartes à votre jeu de vie !… et surtout des jokers 🙂

Bibliographie
« Vouloir sa vie » de Gonzagues Masquelier ed RETZ.
« La gestalt » Serge Ginger – Ed. Homme et Groupe éditeur.
« Le développement de la personne » de Carl Rogers Ed. Dunod.
Article d’Agenda+ n° 187 du mois de mai 2007.